Les tendinopathies
Les tendinopathies désignent une irritation ou une atteinte d’un tendon, souvent liée à des gestes répétitifs, une sursollicitation ou un déséquilibre musculaire. Elles se manifestent par une douleur localisée, parfois accompagnée de raideur ou d’une gêne lors du mouvement.

Comprendre les tendinopathies
Les tendinopathies sont des affections fréquentes, qui touchent aussi bien les sportifs que les personnes exerçant des professions impliquant des gestes répétitifs. Ces mouvements peuvent solliciter de façon excessive certains tendons, entraînant douleurs et limitations fonctionnelles.
Dans le langage courant, les termes « tendinite » et « tendinopathie » sont souvent utilisés de manière interchangeable. Pourtant, ils ne désignent pas exactement la même chose :
La tendinite correspond strictement à une inflammation du tendon.
La tendinopathie est un terme plus large, qui englobe l’ensemble des atteintes possibles du tendon : inflammation, microfissures, calcifications, ruptures partielles, nodules, ou atteintes à l’insertion (enthésopathies).
L’inflammation peut être le point de départ d’autres lésions tendineuses, ce qui explique pourquoi les deux notions sont souvent liées.
Certaines zones du corps sont particulièrement sujettes aux tendinopathies, notamment :
L’épaule (coiffe des rotateurs)
Le genou (syndrome de l’essuie-glace, tendinopathie de la patte d’oie)
Le tendon d’Achille
Le coude (épicondylite, épitrochléite)
Le poignet
La hanche
Quelques données épidémiologiques
Il est difficile de chiffrer précisément la fréquence des tendinopathies, tant leur origine et leur localisation peuvent varier. Toutefois, dans le domaine sportif, on observe :
Une atteinte du coude chez 40 % des joueurs de tennis (« tennis elbow »)
Des tendinites du genou chez 20 % des footballeurs, et environ 10 % des coureurs
Une prévalence de 10 % pour la tendinite du tendon d’Achille dans les sports d’endurance
Dans le milieu professionnel, les troubles musculo-squelettiques (TMS), incluant les tendinites, représentent la majorité des maladies professionnelles reconnues, soit environ 87 %. Le dos et les membres supérieurs sont les zones les plus fréquemment touchées.
Pourquoi souffre-t-on d'une tendinopathie ?
Hormis les ruptures soudaines, la majorité des problèmes tendineux, comme la tendinite, se développent progressivement. Ils sont souvent liés à un geste répété ou à une sollicitation excessive d’un tendon. Au départ, la douleur apparaît uniquement lors de certains mouvements (par exemple un service au tennis), puis elle s’étend à des gestes plus courants du quotidien, affectant le confort et les activités habituelles.
Les causes les plus fréquentes incluent :
Une pratique sportive intense ou mal adaptée (nouveau matériel, technique modifiée, absence d’échauffement, surcharge). Les sports comme le tennis, le golf ou la course à pied sont particulièrement concernés.
Des métiers manuels ou répétitifs, comme ceux du bâtiment ou du nettoyage, souvent associés à des gestes contraignants ou à l’exposition à des vibrations.
Une mauvaise posture de travail, en particulier devant un ordinateur, avec une installation mal ajustée (écran, siège, position des bras…).
En parallèle de ces facteurs extérieurs, certaines caractéristiques personnelles peuvent augmenter la sensibilité aux tendinopathies, comme :
Une hydratation insuffisante, qui altère la qualité des tissus tendineux.
Une alimentation déséquilibrée.
Le surpoids ou l’obésité.
Le tabac, le diabète, ou des particularités anatomiques (pieds plats, genoux en X…).
Une infection chronique (ex : dentaire), qui peut entretenir l’inflammation.
Certains traitements (antibiotiques, corticoïdes, anabolisants).
Ou encore des maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde.
Quels sont les signes à surveiller ?
Les symptômes varient selon la localisation et l’intensité de l’atteinte, mais on retrouve fréquemment :
Une douleur localisée et progressive, d’abord à l’effort, puis parfois au repos.
Un gonflement (œdème), parfois accompagné de chaleur ou de rougeur.
Une perte de mobilité ou une gêne dans les gestes courants.
Des sensations de frottement ou de crépitement lors du mouvement ou à la palpation.
Parfois, de petits nodules peuvent se former le long du tendon.
Sans traitement adapté, la douleur peut s’installer dans le temps et conduire à une fragilisation du tendon.
Comment se déroule la rééducation ?
Une fois le diagnostic posé, la kinésithérapie joue un rôle central dans le rétablissement. Le traitement ne se limite pas au soulagement de la douleur : il vise aussi à traiter les causes profondes et prévenir les rechutes.
Le kinésithérapeute élabore un programme personnalisé, pouvant inclure :
Des massages transverses profonds pour stimuler la cicatrisation du tendon.
Des étirements adaptés et des exercices de renforcement.
Des mobilisations articulaires progressives.
Des techniques de physiothérapie comme les ondes de choc ou les ultrasons, efficaces pour réduire l’inflammation et relancer la réparation tissulaire.
Au-delà des soins, le kiné accompagne le patient dans la correction des postures, l’adaptation des gestes quotidiens et la reprise progressive de l’activité physique. L’éducation thérapeutique fait partie intégrante du processus de guérison.
Qu'en est-il du traitement médical ?
En phase aiguë, on applique souvent le protocole « GREC » : glace, repos, élévation et contention, pour apaiser les symptômes. Des médicaments (antalgiques, anti-inflammatoires locaux ou oraux) peuvent être prescrits. Les infiltrations sont réservées aux cas plus tenaces et doivent être utilisées avec prudence.
La chirurgie reste exceptionnelle et n’est envisagée que lorsque toutes les autres options ont échoué, ou en cas de rupture tendineuse importante.
Une équipe pluridisciplinaire pour vous accompagner
La prise en charge d’une tendinopathie repose sur une approche coordonnée entre le médecin et le kinésithérapeute. Le médecin établit le diagnostic et oriente le traitement. Le kinésithérapeute intervient pour soulager la douleur, restaurer la mobilité et corriger les gestes à l’origine du trouble. L’ostéopathe complète ce travail en agissant sur les déséquilibres posturaux ou les tensions articulaires qui peuvent entretenir la douleur. Cette collaboration permet une récupération plus complète et durable.