La sclérose en plaques
La sclérose en plaques fait partie des pathologies neurologiques les plus fréquentes. Elle entraîne de nombreux symptômes, dont des troubles sensitifs et moteurs. Une prise en charge en kinésithérapie permet de mieux gérer la pathologie au quotidien.

Généralités
La sclérose en plaques (ou SEP) est l’une des maladies neurologiques les plus répandues. Il s’agit d’une pathologie auto-immune qui affecte le système nerveux central, c’est-à-dire le cerveau et la moelle épinière.
Dans la SEP, le système immunitaire attaque par erreur la myéline, une gaine protectrice qui entoure les fibres nerveuses. Or, cette gaine est essentielle à la bonne transmission des signaux entre le cerveau et le reste du corps. Sa dégradation perturbe donc la communication nerveuse, entraînant de nombreux troubles moteurs, sensitifs ou cognitifs.
Face à ces symptômes, la kinésithérapie joue un rôle clé : elle aide les patients à mieux gérer leur quotidien et à préserver leur autonomie le plus longtemps possible.
SEP en France : quelques chiffres clés
Environ 2 500 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année
La maladie touche principalement des jeunes adultes entre 20 et 40 ans
75 % des patients sont des femmes
Près de 100 000 personnes vivent aujourd’hui avec la sclérose en plaques en France
Il s’agit de la première cause de handicap sévère non traumatique chez les jeunes adultes
Quelles sont les causes de la sclérose en plaques ?
Les origines exactes de la sclérose en plaques (SEP) restent encore mal comprises. Néanmoins, les recherches récentes permettent de mieux cerner certains facteurs de risque et pistes d’explication.
L’une des hypothèses les plus solides suggère qu’une exposition précoce à un virus ou à une substance étrangère pourrait déclencher une réaction excessive du système immunitaire. Cette réponse anormale entraînerait alors une inflammation et la destruction progressive de la myéline, cette gaine protectrice essentielle au bon fonctionnement des fibres nerveuses.
D’autres facteurs semblent également jouer un rôle :
L’hérédité : avoir un parent atteint de SEP augmente le risque de développer la maladie.
La géographie : les personnes vivant dans des régions éloignées de l’Équateur (où l’ensoleillement est faible) sont plus exposées, probablement en lien avec un déficit en vitamine D, un élément important dans la régulation du système immunitaire.
Les symptômes de la sclérose en plaques
Les atteintes de la myéline provoquent un ensemble de symptômes très variés, à la fois moteurs, sensitifs et cognitifs. Ces manifestations peuvent varier selon les individus et évoluer dans le temps, souvent par poussées, c’est-à-dire par périodes d’aggravation suivies de rémissions.
Parmi les symptômes les plus fréquents, on retrouve :
Une fatigue importante et une faiblesse musculaire, surtout à l’effort
Des troubles de l’équilibre et de la coordination, pouvant provoquer des chutes
Une raideur musculaire ou spasticité
Des fourmillements, engourdissements, ou une perte de sensibilité
Des troubles visuels, comme une vision floue ou double
Des tremblements, vertiges, ou troubles de la marche
Des difficultés à avaler (troubles de la déglutition)
Une incontinence urinaire
Des troubles du sommeil ou de la concentration
Parmi ces symptômes, la fatigue est l’un des plus handicapants, touchant plus de 75 % des patients. Heureusement, la kinésithérapie permet d’agir sur de nombreux aspects pour soulager et accompagner efficacement les personnes atteintes.
Le rôle de la kinésithérapie dans la SEP
La kinésithérapie ne guérit pas la sclérose en plaques, mais elle représente un outil indispensable pour aider les patients à mieux vivre avec la maladie et à préserver leur autonomie.
Les séances peuvent se dérouler en individuel ou en groupe, en cabinet ou à domicile, selon l’état du patient. Comme la maladie évolue souvent par poussées et provoque une grande fatigue, les exercices sont toujours personnalisés et adaptés aux capacités du moment.
La rééducation peut inclure :
Des étirements pour réduire les raideurs
Des exercices de renforcement musculaire
Des activités de coordination, d’équilibre et de marche
Des soins antidouleur (notamment pendant les poussées)
Des conseils pour favoriser une activité physique douce et régulière
Le kinésithérapeute joue aussi un rôle essentiel dans le soutien psychologique du patient, en l’aidant à dépasser la peur du mouvement (kinésiophobie) et à reprendre confiance en ses capacités. Il pourra également proposer un programme d’exercices à faire à domicile pour entretenir les bienfaits entre les séances.
Une équipe pluridisciplinaire pour vous accompagner
La sclérose en plaques est une maladie chronique du système nerveux central nécessitant un accompagnement médical et rééducatif adapté à chaque phase de son évolution.
Le médecin neurologue assure le diagnostic, le suivi de la maladie, l’ajustement des traitements et l’orientation vers les professionnels de rééducation.
Le kinésithérapeute intervient pour préserver la mobilité, améliorer l’équilibre, entretenir la force musculaire et limiter la fatigue, en adaptant les exercices à l’état du patient et à l’évolution des symptômes.
Cette prise en charge régulière contribue à maintenir l’autonomie, prévenir les complications et améliorer la qualité de vie au quotidien.