Mal de dos, hernie discale, lumbago, sciatique
Le mal de dos correspond à une douleur localisée dans la région dorsale, pouvant être causée par des tensions musculaires, des problèmes articulaires ou des troubles discaux, et impactant la mobilité et le confort au quotidien.

Généralités
Les douleurs dorsales sont un problème très courant, et presque tout le monde a déjà ressenti une gêne au niveau du haut, du milieu ou du bas du dos, parfois accompagnée d’autres symptômes. Bien que ces douleurs soient souvent bénignes, elles peuvent devenir suffisamment gênantes pour affecter la vie quotidienne, incitant ainsi à consulter un professionnel de santé, qu’il s’agisse d’un médecin ou d’un kinésithérapeute.
Il est important de ne pas confondre le mal de dos classique avec la sciatique, qui se caractérise par une douleur diffuse irradiant le long du nerf sciatique, souvent de la région lombaire ou de la fesse jusque dans la jambe, voire jusqu’au pied. Contrairement à la sciatique, le mal de dos se limite exclusivement à la zone du dos.
Quelques données épidémiologiques
Le mal de dos est souvent qualifié de fléau moderne, représentant un problème de santé publique majeur. Selon diverses études et sondages :
90 % des Français ont déjà expérimenté des douleurs dorsales.
Parmi eux, 38 % ont souffert de maux de dos au moins dix fois au cours des cinq dernières années.
Les femmes sont plus souvent touchées par des douleurs dorsales chroniques que les hommes.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les jeunes adultes sont également concernés : 84 % des 18-24 ans ont déjà eu mal au dos.
Chaque année, le mal de dos entraîne un arrêt de travail sur cinq, et en 2016, il représentait près d’un quart des indemnités journalières versées par l’Assurance Maladie, soit environ 3 milliards d’euros.
Pourquoi mon dos me fait-il souffrir ?
Les douleurs dorsales, ou rachialgies, y compris la lombalgie lorsqu’elles concernent la région lombaire, peuvent avoir de multiples causes. Il est donc difficile de désigner une seule origine. Dans la majorité des cas, ces douleurs sont liées à des problèmes mécaniques affectant diverses structures de la colonne vertébrale, telles que les disques intervertébraux ou les articulations postérieures. Ces lésions peuvent être dues à des traumatismes ou à une dégénérescence. Voici quelques-unes des causes les plus fréquentes des douleurs dorsales :
Des efforts physiques inhabituels pouvant provoquer des traumatismes, comme dans le cas du lumbago ou « tour de reins », souvent après un effort soudain (déménagement, travaux) ou des gestes répétitifs. Par exemple, les personnes soulevant des charges lourdes ou travaillant avec les bras tendus présentent un risque accru de lumbago.
Le maintien prolongé de mauvaises postures, comme lorsque vous êtes assis pendant de longues heures au travail ou en conduisant. Rester dans la même position, comme une posture penchée en avant, peut aggraver les douleurs dorsales.
Un affaiblissement des muscles dorsaux, souvent causé ou accentué par un mode de vie sédentaire.
Les douleurs mécaniques représentent plus de 90 % des maux de dos, et il est souvent difficile de relier une douleur spécifique à une structure précise de la colonne vertébrale. Dans des cas plus rares (environ 3 % des cas), les douleurs dorsales peuvent résulter d’une pathologie sous-jacente, comme une infection, une tumeur cancéreuse, une spondylarthrite ankylosante, ou des troubles cardiaques et digestifs.
La sciatique, ou névralgie sciatique, est causée par une irritation ou une compression du nerf sciatique, dont les racines se trouvent au niveau des vertèbres lombaires et sacrées. Dans 85 % des cas, cela est dû à une hernie discale, bien que toutes les hernies ne causent pas une sciatique. D’autres facteurs courants incluent :
L’arthrose des vertèbres lombaires
Des traumatismes au dos
Le tassement vertébral dû à l’ostéoporose
Des infections ou inflammations près de la colonne vertébrale
La grossesse, où la prise de poids rapide et les changements posturaux peuvent comprimer le nerf sciatique
La lombalgie chronique et certains sports sollicitant intensivement la colonne vertébrale, qui peuvent également augmenter les risques de douleurs sciatiques.
Quesl sont les symptomes d'une dorsalgie ?
L’expression « mal de dos » couvre une large gamme de symptômes et de pathologies. En fonction de la cause, que ce soit une lombalgie ou une sciatique liée à une hernie discale, les symptômes peuvent varier.
Les douleurs dorsales peuvent être :
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Brutales, comme un « coup de poignard » après un mouvement, ou progressives, augmentant lentement avec le temps.
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Associées ou non à une raideur de la colonne vertébrale.
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Présentes pendant la journée ou la nuit.
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Aggravées par certains efforts, mouvements ou postures.
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Aiguës ou persistantes sur le long terme.
En cas de sciatique, les symptômes incluent :
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Une douleur intense commençant dans le bas du dos, irradiant vers la fesse, l’arrière de la cuisse et, parfois, jusqu’au pied. Moins fréquemment, la douleur se manifeste à l’avant de la cuisse et sur le côté de la jambe, indiquant une irritation du nerf crural, ce qui donne lieu à une cruralgie.
Une douleur généralement unilatérale (sur un côté de la jambe), mais parfois, elle peut alterner d’un côté à l’autre, ce qui correspond aux sciatiques à bascule.
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Une douleur qui s’intensifie en position assise ou debout, ainsi qu’à la toux, à l’éternuement ou lors des efforts de poussée.
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Un soulagement en position allongée.
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Des troubles sensoriels, tels que des picotements ou des engourdissements, sur la jambe concernée.
Souvent, les douleurs lombaires et sciatiques se manifestent simultanément, donnant lieu à une lombosciatique, qui est la forme la plus fréquente de sciatique.
En quoi consiste la rééducation ?
Si votre mal de dos persiste au-delà de quelques jours ou si les douleurs deviennent chroniques, il est important de consulter votre médecin traitant. Ce dernier pourra poser un diagnostic et, si nécessaire, vous orienter vers un kinésithérapeute. Ce professionnel sera en mesure d’identifier les causes de vos douleurs et de vous aider à les traiter à travers des exercices adaptés. Cela permettra non seulement de soulager vos symptômes, mais aussi de prévenir les récidives.
Le kinésithérapeute, en se basant sur le diagnostic de votre médecin et les résultats d’éventuels examens, affinerait son propre diagnostic en réalisant un interrogatoire approfondi sur vos habitudes de vie (travail, sport, postures régulières) et en examinant votre colonne vertébrale.
Les séances de rééducation visent trois objectifs principaux :
Soulager la douleur et réduire les tensions musculaires ainsi que les raideurs articulaires.
Renforcer la musculature, notamment en rééquilibrant les chaînes musculaires.
Vous sensibiliser aux bonnes pratiques : adopter les bonnes postures, effectuer des exercices à la maison et gérer la douleur de manière efficace.
Le nombre et le contenu des séances dépendent de votre mode de vie, de vos antécédents et de la cause de vos douleurs. Le kinésithérapeute élaborera un programme personnalisé, en utilisant des techniques éprouvées, telles que :
Les massages pour détendre les muscles et soulager les contractures liées au mal de dos.
Des étirements, si nécessaire.
Des techniques de physiothérapie comme l’électrothérapie, les ultrasons, ou la thermothérapie pour réduire la douleur et l’inflammation.
La méthode McKenzie, un ensemble d’exercices permettant de soulager les douleurs sciatiques en réalisant des mouvements dans la direction opposée à celle qui déclenche la douleur.
Des techniques de libération des tensions musculaires.
Des exercices de gymnastique quotidienne pour le dos.
Des exercices de renforcement musculaire pour améliorer le tonus et la stabilité des muscles.
Quel traitement médical pour le mal de dos ?
Lorsque vous souffrez de douleurs au dos, l’objectif principal est de soulager cette douleur, qu’elle soit aiguë ou chronique. Votre médecin pourra alors vous prescrire l’un ou plusieurs des médicaments suivants :
Des antalgiques, allant du paracétamol aux opioïdes, ces derniers étant uniquement délivrés sur ordonnance.
Des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour réduire l’inflammation souvent liée à la douleur.
Des myorelaxants, qui aident à atténuer les contractures musculaires fréquemment responsables de la douleur.
Si ces traitements ne suffisent pas, des corticoïdes peuvent être prescrits, mais ce choix est rarement privilégié en première intention en raison de leurs effets secondaires potentiels.
Dans des cas plus graves, lorsque les traitements médicaux se révèlent inefficaces et que la douleur affecte considérablement votre qualité de vie, la chirurgie peut être envisagée :
En cas de sciatique causée par une hernie discale, l’intervention chirurgicale consiste à retirer le fragment de disque responsable de la hernie. Cette opération obtient de bons résultats dans 70 à 90% des cas.
Pour certaines pathologies dégénératives, comme la scoliose dégénérative ou d’autres formes de discopathie, une intervention peut consister à souder plusieurs vertèbres entre elles, avec un taux de succès de 70 à 80%.
En complément du traitement médical et de la kinésithérapie, il est important de noter que le repos complet est déconseillé pour guérir d’un mal de dos. Bien qu’il soit préférable d’éviter les mouvements et activités susceptibles de déclencher la douleur (comme les chocs, les flexions, les torsions ou les sports intenses), l’immobilisation prolongée en position allongée peut au contraire aggraver la situation en affaiblissant les muscles du dos.
À l’exception des douleurs très aiguës, comme un lumbago sévère, où un repos de un à deux jours peut être nécessaire, il est conseillé de continuer à bouger. Cela signifie maintenir vos activités quotidiennes non douloureuses et pratiquer des exercices doux, tels que la gymnastique douce, qui n’exercent pas de pression sur votre dos.
Une équipe pluridisciplinaire pour vous accompagner
La gestion des douleurs lombaires, qu’elles soient liées à un mal de dos courant, une hernie discale ou une sciatique, repose sur une collaboration étroite entre le médecin, le kinésithérapeute et l’ostéopathe.
Le médecin établit le diagnostic précis grâce à un examen clinique et des examens complémentaires si nécessaire, et oriente vers le traitement médical adapté (médicaments, infiltration, conseils posturaux).
Le kinésithérapeute intervient pour soulager la douleur, restaurer la mobilité et renforcer les muscles du dos et du tronc afin de stabiliser la colonne vertébrale et prévenir les récidives.
L’ostéopathe complète ce travail en corrigeant les tensions musculo-squelettiques, en rééquilibrant la posture globale et en améliorant la mobilité des articulations, contribuant ainsi à une meilleure récupération fonctionnelle.
Cette approche pluridisciplinaire favorise une réduction durable des douleurs, une meilleure posture et un retour aux activités quotidiennes en toute sécurité.